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  • Photo du rédacteurDelphine Chenu

ANASTASIA, une femme inspirée par la Nature, pour des Naissances plus Libres et Humaines.

CHAPÎTRE 5:

“ Avortements, nos Histoires utérines ”


- bébé arc-en-ciel

- avorter en conscience

- honorer nos corps

- honorer nos histoires

- la vie et la mort qui dansent ensemble

- résilience féminine


Si vous êtes touchées/és par les mots d’Anastasia, n’hésitez pas à témoigner ou à laisser un commentaire, merci !


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Delphine

Que penses-tu aujourd'hui, à notre époque, de l'avortement ?


Anastasia

Je pense que c'est une liberté qu'on a la chance d'avoir en France et ce n'est pas le cas dans certains autres pays. En 2023, certaines femmes du monde n'ont pas ce droit de choisir si elles porteront ou pas la vie dans leur ventre.

Pour moi, sur un plan légal, c'est encore dramatique que certaines femmes soient obligées de subir une grossesse quand elle n'est pas désirée.


C'est une liberté qui est précieuse pour les femmes, bien qu'effectivement, là où je reste assez réservée sur la question, c'est que je trouve qu'il y a peu d'accompagnement émotionnel et psychologique pour ces femmes, l'avortement est encore un énorme tabou, dans une société qui est encore très en lien avec des croyances, un système de pensées, avec des empreintes religieuses, des empreintes politiques.

Toutes ces croyances et pensées, font que la liberté pleine et entière de la femme, notamment en matière d'avortement, est parfois banalisée, voire malmenée.


Il faut savoir que, avorter, même si c'est une liberté pour les femmes, ce n'est jamais fait de gaieté de cœur. Et ça, c'est Simone Veil qui le disait très bien.

Ce n’est jamais une victoire.

C'est toujours une immense blessure, même si c'est fait en connaissance de cause, même si c'est pleinement choisi, et même si c'est choisi par les deux parties.


Aujourd'hui, j'accompagne beaucoup de femmes qui ont vécu des avortements.

On pourrait parler aussi de ce qu'on appelle les fausses couches, ou des arrêts de grossesse, qu'ils soient choisis ou non, on reconnaît peu d’existence à ces bébés de passage, tant dans la vie des femmes que sur le plan de leur santé globale.


Je remarque qu'il y a beaucoup de femmes qui passent vite à autre chose dans leur vie,

et qui ne prennent pas le temps d'aller honorer ces grossesses, d'aller rencontrer les bébés qu'elles ont portés.

C’est tellement douloureux.

On sait aujourd'hui qu'au niveau cellulaire, un bébé qui a habité dans l'utérus d'une femme, laisse une trace cellulaire et émotionnelle unique dans le corps de cette femme, et aussi dans son histoire.

Car oui, le corps de la femme se met en mouvement pour prendre soin de la Vie,

et la perdre, c’est terrible.


Aujourd'hui, je me rends compte que pour préserver et prendre soin de la santé de la globale de la femme, il est capital de reconnaître ce que j’appelle son “histoire utérine”, quelles qu’elle soit, et de pouvoir donner la place à chaque enfant né ou non.

C’est ce que je propose aujourd’hui en séance de soin pour celles qui en ont besoin.

Les femmes que j'ai accompagné en ce sens, m'ont dit que c'était très transformateur pour elles, notamment par rapport aux enfants qui sont venus avant/après le départ d’un bébé, qu'on appelle les bébés “arcs en ciel”, il y avait vraiment un apaisement et quelque chose de l'ordre de « C'est la vie aussi”.


La naissance, ce n’est pas que la Vie.

La naissance c’est la vie et la mort qui dansent ensemble.

Les femmes, dans leurs utérus, portent tout ça !


Concernant l’avortement, il y a des choses qu’on ne dit pas aux femmes: à quel point la douleur physique peut être forte, autant que la douleur émotionnelle.

Car quand elles doivent prendre le cachet toutes seules chez elles, ou alors avec une copine ou un conjoint, mais à qui on n'a rien expliqué non plus, et le conjoint hébété qui ne sait pas pourquoi sa femme est face à la douleur ou qu'elle saigne, et que le corps du bébé sors d’elle.

Des contractions sont provoquées par un médicament, elles ne sont pas naturelles, et peuvent donc être très douloureuses.

Au niveau émotionnel, on est sur: «Je prends aujourd’hui la décision de faire arrêter le cœur de mon bébé, et de le faire sortir de mon utérus » : c'est loin d'être négligeable comme décision et comme vécu.


C'est ce qui manque aujourd'hui et qui pourrait être amélioré, créer un accompagnement émotionnel et affectif pour ces femmes et ces couples “qui avortent”, parce que je peux te garantir, que les papas en souffrent aussi, de ce manque d'accompagnement émotionnel, parce que c'est aussi subi pour les hommes quand il y a un avortement.


Pour finir, j’ajouterai tout de même que, l’avortement, une décision si courageuse, peut aussi être vécue dans l’amour et la résilience. Les femmes me l’ont montré, là où leurs yeux baignés de larmes étaient aussi remplis de gratitude, de force.


Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on vit, c’est comment on le vit.


Suivez la Saga de l'été en découvrant Anastasia, Gardienne des Passages,

Chapitre 6, mercredi prochain à 11H30 !


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Retrouvez Anastasia ici 🌹:


Instagram Anastasia_Dussaussoy



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