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  • Photo du rédacteurDelphine Chenu

ANASTASIA, une femme inspirée par la Nature, pour des Naissances plus Libres et Humaines.

CHAPITRE 6:

“ Quelle sage-femme es-tu ? ”


- sage-femme

- accouchement naturel

- accompagnement global à la naissance

- accouchement à domicile

- accoucher en conscience

- empowerment

- pédagogie


Si vous êtes touchées/és par les mots d’Anastasia, n’hésitez pas à témoigner ou à laisser un commentaire, merci !


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Delphine

Concernant le métier de sage-femme, on peut être employée comme sage-femme dans un hôpital et on peut être à son compte ? On peut choisir l'un des deux statuts ?


Anastasia

Il y a plusieurs statuts en tant que sage-femme, beaucoup d’entre nous sont salariées, certaines travaillent à la maternité dans laquelle il y a plusieurs espaces de soins selon les structures de santé (bloc d’accouchement, maternité, urgences, néonatalogie…)


La sage-femme peut faire partie d'une équipe hospitalière avec des gynécologues, des pédiatres, des anesthésistes avec lesquels elles travaillent en collaboration, et avec une certaine autonomie.


Il y a également le statut libéral.

Dans mon expérience, j’ai travaillé quelques mois en bloc d’accouchement de nuit, puis je me suis installée en tant que sage-femme libérale.

J’ai mon propre cabinet, comme les médecins, et je peux accompagner les suivis de grossesse, le suivi gynécologique des femmes, faire de la préparation à l'accouchement et aussi le suivi après l'accouchement.


Il faut savoir que les sages-femmes sont autonomes pour accompagner la santé féminine, pour les femmes en bon état de santé général (sans pathologies majeures associées), que ce soit au niveau de la grossesse, l'allaitement, la gynécologie. La sage-femme est complètement autonome légalement, médicalement, puisqu'elle est prescriptrice aussi, ainsi qu’ administrativement.

Souvent, peu de personnes savent que les femmes peuvent aller faire leurs suivis gynéco chez une sage-femme libérale par exemple.


La pénurie de gynéco ces derniers temps, fait que de plus en plus de femmes se tournent vers des sages-femmes, grâce aussi à l'ouverture des compétences de celles-ci, en France notamment, avec une année d’étude complémentaire, soit 6 ans d’études.


Il y a aussi les sages-femmes territoriales qui font partie des organismes de gestion du territoire. Les PMI, où les sages-femmes travaillent plutôt en réseau, en lien avec des projets, l'accompagnement, par exemple, des familles en situation de précarité, en prévention de santé, ce genre de choses.


Delphine

Dans le fait d'être libérale, qu'est-ce que tu proposes aujourd'hui, propre à Anastasia ?


Anastasia

Je suis installée en libérale depuis 7 ans,

Quand je me suis installée, j'ai pris la décision de me mettre au service des familles, par rapport à ce que j'avais compris de l'accouchement, et donc d'accompagner les gens dans ce qu'on appelle: “l'accompagnement global à la naissance”.


Sur la première partie de mon activité, depuis les quatre/cinq premières années, j'ai vraiment accompagné exclusivement les familles qui voulaient accoucher à domicile ou en plateau de naissance, dans tous les Hauts de France.

J'ai été seule pendant quasiment deux ans à accompagner ces naissances.

Dans mon cabinet, je recevais des familles que je voyais en suivi de grossesse, en préparation pour la naissance, et que j'accompagnais au moment de la naissance de leur bébé et que je retrouvais ensuite à la maison pour le suivi postnatal. Et cela pouvait aller jusqu'au un an de l'enfant, car, j'accompagnais aussi la femme en rééducation périnéale et allaitement maternel.

J’ai donc été l’invitée à de nombreuses naissances de ces “bébés du nord”. Tu sais, dans ce type d’accompagnement, on devient un peu les “tatas” des bébés, c’est un lien d’une grande beauté qui m’émeut toujours.


Puis, au fil du temps, en donnant naissance à mes propres bébés, tout en continuant l’accompagnement global, j'ai été rencontrer des pratiques telles que la médecine traditionnelle chinoise, l’auto-hypnose, la conscience corporelle, l’équilibre du système familial, la communication, la méditation, et aussi des approches médicinales (huiles essentielles, plantes). J’ai commencé à combiner à mes accompagnements cliniques, pour donner plus d'outils aux femmes et aux couples, afin qu’ils se sentent plus autonomes, plus libres, plus conscients pour la naissance de leurs bébés.


Récemment, je me suis installée en métropole lilloise. Et c’est aussi aux femmes dans leur vécu corporel et intime, que je propose de combiner ces pratiques dans les séances de consultations médicales. Au fur et à mesure du temps, j'ai proposé du “compagnonnage” à certaines collègues et praticiennes, qui voulaient accompagner autrement la naissance ou plonger dans l’univers des naissances à domicile.


L’accouchement à domicile en France reste une pratique assez marginale et controversée.

Les sages-femmes qui répondent à la demande des couples qui veulent enfanter à domicile avec un accompagnement, sont aujourd’hui sans assurance professionnelle, et ne remplissent donc pas l’obligation déposée par leur ordre professionnel pour la pratique de leur exercice de sage-femme.

Qu’est ce que cela implique ?

Bien que les couples soient dans un espace de légalité, car aucune loi n'interdit aujourd’hui les femmes d’enfanter ou elles le souhaitent, les sages-femmes, elles, sont à la limite de la légalité au vue de cette obligation assurantielle qui leur fait défaut.

Cela fait partie des élément qui dissuadent de nombreuses consœurs à offrir cet accompagnement, qui est de pus en plus demandé, et si enrichissant dans la vie d’une sage-femme à mon sens, car si exigeant.

Je continue donc de mobiliser de l’énergie dans le sens de cette liberté, qui est pour moi un droit qui malheureusement n’est pas encore acquis pleinement en France aujourd’hui.

Ni pour les femmes qui enfantent, ni pour les sage-femmes qui les accompagnent et qui prennent des risques importants pour honorer ces valeurs et permettre cette liberté d’enfanter naturellement, en toute sécurité avec un professionnel de santé qualifié.


Aujourd'hui, je continue ces accompagnements, et j'ouvre aussi mes portes à toutes les femmes qui ne veulent pas forcément accoucher à domicile, mais qui veulent accoucher naturellement ou qui ont comme projet d'accoucher sous péridurale, dans cette intention de toujours comprendre ce qu’est la naissance, d'être plus conscientes, de mieux vivre cet accouchement au sein de la famille.


Delphine

Finalement, il y a un côté très pédagogique dans la manière dont tu mènes ton métier.


Anastasia

En fait, j'estime que ce processus, en tout cas, le fait de donner la vie et de donner naissance, cela fait partie des compétences naturelles de la femme et de l'homme, desquelles nous sommes souvent déconnectés dans le monde d’aujourd’hui.


Ce sont des choses que l’on ne nous apprend pas, et j’ai donc à cœur de permettre à ceux qui en ont envie, de comprendre leurs corps, leurs physiologies.

Ce sont des choses que l’on n'apprend pas même à l’école, car ces sujets restent très théoriques, c’est pourquoi les femmes connaissent très peu leur propre corps, elles connaissent très peu leur nature féminine, leurs forces et leurs vulnérabilités.

Je pense qu'une femme qui sait comment elle fonctionne, qui se connaît dans son corps, dans ce qu'elle a de commun avec les autres femmes, qui se connaît aussi dans ses spécificités, dans ses failles, dans ses forces, parce qu’elle a vécu telle expérience, qu’elle l’a traversée…

Je pense que cette femme peut trouver un équilibre de santé, et qu’elle va trouver un équilibre dans sa vie de manière globale en se comprenant mieux.

Dans mon regard, une femme qui est en bonne santé, c'est une femme qui est capable de porter et de mettre au monde des projets, de concrétiser ses rêves, pour elle et pour le monde, tant sur le plan professionnel que personnel.



Ce côté pédagogique me caractérise assez bien, car il me tient à cœur que les gens reprennent leur pouvoir, tant les femmes dans leur féminité, que les hommes dans leur posture… et vice-versa !


Delphine

Finalement, tu veux rendre les gens autonomes, j’aime cette idée !


Anastasia

Oui ! quand j'arrive pour une naissance… je regarde, et j’apprends !


Delphine

Oui, tu es spectatrice.


Anastasia

Exactement ! Et, c’est un réel enrichissement.

Je me positionne dans un coin, pour faire par exemple un dessin, je suis à côté, je regarde, et je trouve ça magnifique !

Et après, on mange un couscous en famille !

J'ai déjà vécu ça plusieurs fois. C'est génial !

C'est là que je me rends compte que la santé, ce n'est pas un état qui appartient uniquement à la médecine, c’est un équilibre vers lequel tout être humain tend, consciemment ou pas, au fil de son existence.


Et je pense que pour que la société aille mieux, il est essentiel de prendre conscience que la liberté passe par l’éducation, comme le disait Nelson Mandela.

Dans mon domaine, offrir une compréhension à toutes et tous sur LE “comment” prendre soin de cette parcelle qui nous est confiée : notre corps, notre environnement, notre réalité.


Delphine

L’accouchement est un moment très intime qui appartient aux familles qui le vivent et à la vie elle-même finalement !

Merci Anastasia pour ce partage incroyable !


Anastasia

Avec plaisir !




C'était le dernier épisode de la SAGA l'été sur une femme passionnée: "Anastasia, Gardienne des Passages"



Vous pouvez retrouver les 6 chapitres:

“ ANASTASIA, une femme inspirée par la Nature,

pour des Naissances plus Libres et Humaines, Gardienne des Passages “


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Instagram Anastasia_Dussaussoy


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