Née le jour de la fête des morts. Je l’ai regardé en face, la mort, plusieurs fois.
J’ai vu ce corps qui était le mien se désagréger.
J’ai eu le temps de dire «ciao» à mes pieds un matin.
Il a fallu se regarder en face, puiser au fond de soi-même.
Se faire quelques promesses que l’on s’évertue à tenir. Parce qu’elle va revenir. Et je souhaite l’accueillir comme lors de notre première rencontre: en paix.
La faucheuse a emporté une partie de moi,
elle reviendra pour la suite.
Je veux la regarder à nouveau droit dans les yeux et lui dire:
«Déjà de retour?J’avais encore tellement de choses à faire! ».
Elle m’a coupé en quatre, la faucheuse, pour aimer la vie,
ses vacheries autant que ses arcs-en-ciel.
Une soif d’apprendre m’envahit pendant que mon corps fait du surplace.
La pulsion de vie, carpe diem à tout prix laisse place au retour au quotidien.
Le temps est devenu mosaïque, il y a le temps fulgurant de la mort.
Le temps long de la guérison. Le temps accéléré des autres.
Le temps de prendre son temps pour vivre, enfin, arrêter de courir après le temps.
Texte et Modèle: PERNELLE MARCON
EXPOSITION itinérante
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